Des Israéliens engagés aux côtés des Palestiniens
(Karine Lamarche, PUF, 2013)
Rédigé par Reine.
Il s’agit de la version raccourcie (196 pages) d’une thèse de doctorat en sciences sociales soutenue en 2010. Karine Lamarche, jeune chercheuse française rattachée à l’université de Lille III, s’est rendue plusieurs fois depuis son adolescence en Israël, d’abord comme touriste puis comme chercheuse en sociologie.
De 2006 à 2010, juste après la fin de la seconde Intifada, elle choisit d’enquêter sur des Israéliens qui militent contre l’occupation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Ces groupes nés dans les années 2000 sont bien plus radicaux dans leurs actions que les groupes pacifistes antérieurs comme La Paix maintenant. Pendant 10 mois en discontinu sur ces 4 ans, elle se mêle à leurs activités et de cette façon rencontre et interroge une soixantaine de militants. En même temps, elle loge chez des Israéliens hostiles à ces luttes, ce qui lui permet d’appréhender l’écart entre ces militants (quelques centaines) et les positions dominantes du reste de la population.
A partir de ces entretiens, elle énonce, dès son introduction, sa thèse : comment des Israéliens appartenant, pour une grande majorité, à l’élite du pays, y compris militaire, (née en Israël, ashkénaze, très éduquée) en viennent-ils à passer « de l’autre côté » (en Palestine) et à militer contre leur camp ? Et comment, en étant actifs contre l’Occupation, parviennent-ils à rester des citoyens israéliens ? Elle tire de ses enquêtes des analyses approfondies, subtiles et tendant à l’objectivité « si c’est possible, dit-elle, sur un terrain aussi sensible, où l’on est sans cesse sommé de prendre position ». C’est un ouvrage dense, détaillé, entrecoupé d’extraits d’interviews et délicat à résumer en quelques lignes.