- Gel de la colonisation.

Le gouvernement israélien a manifesté d'emblée sa mauvaise volonté en poursuivant le processus de colonisation et de construction à Jérusalem Est et en Cisjordanie, alors que le gel de la colonisation avait été posé comme préalable par les Palestiniens, soutenus au début par les Etats Unis. Malgré cela, le 23 juillet 2013 est annoncée l!a reprise des négociations sans gel de la colonisation. Au cours des négociations, le gel de la colonisation est à plusieurs reprises de nouveau exigé sans résultat.

- Libération de prisonniers palestiniens.

N'ayant pu obtenir cet arrêt préalable de la colonisation, les Etats Unis imposent une autre contrepartie : la libération de prisonniers palestiniens. Ainsi, en juillet 2013, pour permettre la reprise des négociations, le gouvernement israélien accepte difficilement le principe d'une libération de 104 prisonniers palestiniens, en 4 groupes, d'abord 26 prisonniers le 13 août, suivi par un second contingent quatre mois plus tard. Le troisième groupe sera libéré six mois après la reprise des pourparlers, et le quatrième devait l'être après 8 mois. Cf Libération Israël commence à libérer ses prisonniers palestiniens
Le 3 avril, Israël annule la libération du dernier contingent de 26 prisonniers palestiniens, « en raison de la décision de l'Autorité palestinienne de demander l'adhésion à des accords et traités internationaux'' », ou en invoquant le refus par les Palestiniens de reconnaître Israël comme « Etat juif ». Cf l'article de Laurent Zecchini, Le Monde, mercredi 26 mars 2014, repris sur le site de l'AFPS "Les négo­cia­tions au Proche-​​Orient sus­pendues à la libé­ration de pri­son­niers palestiniens"

- Reconnaissance d'Israël comme « Etat juif ».

Les Palestiniens rejettent cette exigence, soulignant qu'ils ont reconnu Israël en 1993 et que l'accepter reviendrait à renoncer sans contrepartie au « droit au retour » des réfugiés, ainsi qu'à leur propre histoire. Des Israéliens rejettent aussi cette condition perçue comme un prétexte inutile – Israël est de facto un pays à majorité juive - visant à saborder un accord de paix tout en imputant à Mahmoud Abbas la responsabilité de l'échec.
Uri Avnery en particulier publie le 8 février 2014 sur Gush Shalom un article montrant que cette exigence exorbitante est contraire à tous les usages diplomatiques : Qu'est-ce qui cloche dans le fait de demander aux dirigeants palestiniens de reconnaître Israël comme « l'Etat nation du Peuple juif « ? Eh bien, pratiquement tout. Les Etats se reconnaissent les uns les autres. Ils n'ont pas à se reconnaître mutuellement leur caractère idéologique. Un Etat est une réalité. Les idéologies sont des abstractions. Quand les Etats Unis ont reconnu l'Union soviétique en 1933, ils ont reconnu l'état. Ils n'ont pas reconnu sa nature communiste.
Voir aussi sur Wkipedia l'article très documenté sur l'Etat juif, et les débats qu'il suscite.

La fin des espoirs de paix se lit en quelques dates à partir du 2 avril, mais le processus de délitement avait sans doute commencé bien avant (aucun communiqué officiel n'a fait état des divergences).

- 2 avril : Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient Robert Serry a reçu de la direction palestinienne des demandes d'adhésion à 13 conventions ou traités internationaux dont les Nations Unies sont dépositaires.

- 3 avril : refus israélien de libérer le dernier contingent de prisonniers palestiniens.

- 23 avril : annonce d'un accord de réconciliation interpalestinienne.
Réactions dans la presse israélienne La presse israélienne réagit entre incrédulité, hostilité et une touche de roublardise à l'accord de Gaza conclu le 23 avril et annonçant un rapprochement entre les deux principales organisations palestiniennes, mettant fin ainsi à sept années de tensions inter palestiniennes. (Cf Courrier International).
Analyse de Uri Avnery (Gush Shalom) « Pour quiconque s'intéresse à la paix israélo-palestinienne , la perspective de la réconciliation palestinienne interne est une bonne nouvelle » (trad.)

- 24 avril : Le gouvernement israélien annonce officiellement la suspension des négociations avec l'Autorité palestinienne, après l'annonce de sa réconciliation avec le Hamas.

- 27 avril : Mahmoud Abbas qualifie la Shoah de « crime le plus odieux que l'humanité ait connu au cours de l'ère moderne ».

- 29 avril : Mahmoud Abbas se dit prêt à poursuivre les négociations de paix avec Israël, à condition qu'elles portent prioritairement sur le tracé des frontières et qu'elles soient assorties d'un gel de la colonisation.

- 1er mai : le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré « j'ai l'intention de soumettre une loi à la Knesset qui constituera un ancrage constitutionnel pour le statut d'Israël comme Etat national pour le peuple juif. » Tsipi Livni s'oppose à ce projet. Menachem Hofnung, un professeur de sciences politiques à l'université hébraïque, a estimé qu'une telle proposition n'aurait probablement pas la majorité dans le gouvernement. « Il existe déjà des lois stipulant qu'Israël est juif et démocratique, a-t-il rappelé. Donc, je ne suis pas sûr de l'intérêt d'une autre loi, si ce n'est de mettre un nouvel obstacle au processus de paix. »

- 2 mai : les Palestiniens ont annoncé qu'ils allaient poursuivre des démarches pour adhérer à une soixantaine d'instances de l'ONU et accords internationaux. Israël a indiqué de son côté qu'il allait retenir des fonds qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne et geler des projets de construction de logements destinés à des Palestiniens. (Source L’Orient le Jour, d'après l'AFP, mardi 29 avril 2014 sur le site AFPS)
- 15 mai : rencontre à Londres, sans l'aval du gouvernement Nétanyahou entre Mahmoud Abbas et Tsipi Livni, qui plaide pour la poursuite des négociations. (Cf : article , publié le 19 mai 2014 sur LaPresse.ca|).


A suivre ! Prochain billet : Pourparlers de paix, quels leviers pour de nouvelles perspectives ?