Roman Vishniac, au prix de mille dangers, avait réalisé 16 000 clichés, dont seulement 2000 avaient pu être introduits sous le manteau aux Etats Unis, le reste placé dans diverses caches en Europe jusqu'en 1945.
Ces photos donnent à voir de façon toujours opportune, que la grande majorité des juifs d'Europe centrale, colporteurs, brocanteurs, fripiers, familles démunies, enfants rêveurs, vivaient dans des conditions misérables, loin des stéréotypes du banquier juif.

Mais il ne s'agit pas de simples vues documentaires : la justesse du cadrage, la capacité à saisir l'instant, la force poétique des images traduisent la qualité du photographe et contribuent à l'émotion du visiteur.

L'exposition présente aussi d'autres photos moins connues : des images, datant de 1939, des mouvements de jeunesse sioniste en attente de visas pour la Palestine au camp de Werkdorp en Hollande, qui évoquent la vie et la force, très différentes de celles faites en Pologne ou dans les Carpates ; Berlin dans les années 30 puis en ruine après la défaite, en France en 1939 puis en 47 avec des images de survivants.... Aux Etats Unis où Vishniac a trouvé refuge en 1941, on croise aussi des immigrants, des chanteurs de blues, des artistes et même des clichés scientifiques (photos d'insectes, de tissus cellulaires...) pour lesquels il avait développé avec passion des techniques spéciales de photomicrographie.

Le site de l'exposition Roman Vishniac

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